Polyarthrite rhumatoïde ; description des signes très précoces de la maladie
La polyarthrite rhumatoïde débute par des anomalies du système immunitaire qui surviennent plusieurs années avant le début des symptômes. Des chercheurs ont mis en évidence ces anomalies en étudiant le profil de patients à risque, porteurs d’anticorps anti-peptides citrullinés. Parmi eux, certains ont effectivement développé la maladie et pas d’autres. Ces travaux sont parus dans Science Translational Medicine.
Avant l’apparition des symptômes de la polyarthrite rhumatoïde, des modifications surviennent dans l’organisme et pourraient servir de marqueurs prédictifs.
A ce titre, une équipe américaine a suivi pendant sept ans une cohorte de 45 personnes en bonne santé, présentant des anticorps anti-peptides citrullinés (anti-CCP), biomarqueurs connus de la polyarthrite rhumatoïde mais sans synovite cliniquement apparente. L’objectif était d’identifier des modifications précoces associées à la survenue ultérieure d’une PR.
Au total, un tiers de l’effectif a développé la maladie au cours de l'étude. Pour rechercher des signes précoces, les chercheurs ont eu recours aux analyses multiomiques. Elles ont mis en évidence une inflammation systémique et des signatures d'activation des lymphocytes T et B chez ces personnes.
Au cours de l'évolution vers une PR, les chercheurs ont observé une déviation pro-inflammatoire de lymphocytes B atypiques, et une expansion de lymphocytes T CD4 mémoires présentant certains signaux d'activation avec aide aux lymphocytes B, et sans augmentation des taux d'anti-CCP circulants.
Des modifications épigénétiques des lymphocytes T CD4 naïfs ont également été mis en évidence. Ce travail préliminaire était nécessaire pour mieux connaitre la physiopathologie et prévoir de nouveaux traitements préventifs.
Référence :
Ziyuan He et al.
Progression to rheumatoid arthritis in at-risk individuals is defined by systemic inflammation and by T and B cell dysregulation
Science Translational Medicine, 24 Sep 2025, Vol 17, Issue 817
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