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Revue de presse du 16 septembre 2025
ARTICLE DU JOUR
La moitié des patients arrêtent le sémaglutide avant un an
Un travail mené au Danemark sur plus de 77.000 personnes sous sémaglutide pour la perte de poids montre que l’arrêt du traitement intervient très souvent dès les premiers mois. Ce que constatent souvent les médecins au quotidien.
L’efficacité du sémaglutide dans la durée dépend de l’adhésion des patients. Des chercheurs danois ont exploité les registres de santé nationaux pour analyser, entre décembre 2022 et octobre 2023, le parcours des 77.310 adultes non diabétiques ayant commencé ce traitement (âge médian 50 ans, 71% de femmes). Les résultats sont frappants : un an après l’initiation, 52% des patients l’avaient interrompu. La dynamique d’arrêt est rapide : 18% cessent dès les trois premiers mois, 31% à six mois et 42% à neuf mois. Cette étude de population souligne aussi que certains profils de patients sont plus susceptibles d’interrompre la thérapie, avec plusieurs facteurs prédictifs d’arrêt. L’âge en premier : les 18 à 30 ans présentent un risque 1,48 fois plus élevé par rapport aux patients de 45 à 60 ans. Le sexe compte également, les hommes étant plus enclins que les femmes à l’interruption (RR 1,12). L’état de santé préalable influencerait aussi l’adhésion. Les personnes ayant déjà utilisé des médicaments gastro-intestinaux (ce qui pourrait indiquer qu’elles sont plus vulnérables aux effets secondaires gastro-intestinaux indésirables courants signalés par les utilisateurs de GLP1-RA, tels que nausées, vomissements et diarrhées) étaient 9% plus susceptibles d’arrêter le sémaglutide au cours de la première année (RR 1,09). Les personnes ayant déjà consommé des médicaments psychiatriques (RR 1,12) également. Il en va de même pour celles présentant une maladie cardiovasculaire (RR 1,11) ou une comorbidité importante (RR 1,09). Enfin, les inégalités sociales pèsent : vivre dans une commune à faible revenu accroît de 14% le risque d’arrêt par rapport aux zones les plus favorisées. Cette étude en population met en lumière la difficulté de maintenir sur le long terme ce traitement de l’obésité, du fait de l’âge, des contraintes financières (300 euros par mois en France non remboursés) et des EI gastro-intestinaux.
Référence : A Mailhac et al. Discontinuation of semaglutide therapy for weight loss: population-based study of the first 77,310 users in Denmark Congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD), Vienne (15-19 septembre) Retrouvez l’abstract en ligne
La moitié des patients arrêtent le sémaglutide avant un an
Par Mme Céline LefebvreParisArticle commenté :
Un travail mené au Danemark sur plus de 77.000 personnes sous sémaglutide pour la perte de poids montre que l’arrêt du traitement intervient très souvent dès les premiers mois. Ce que constatent souvent les médecins au quotidien.
L’efficacité du sémaglutide dans la durée dépend de l’adhésion des patients. Des chercheurs danois ont exploité les registres de santé nationaux pour analyser, entre décembre 2022 et octobre 2023, le parcours des 77.310 adultes non diabétiques ayant commencé ce traitement (âge médian 50 ans, 71% de femmes). Les résultats sont frappants : un an après l’initiation, 52% des patients l’avaient interrompu. La dynamique d’arrêt est rapide : 18% cessent dès les trois premiers mois, 31% à six mois et 42% à neuf mois. Cette étude de population souligne aussi que certains profils de patients sont plus susceptibles d’interrompre la thérapie, avec plusieurs facteurs prédictifs d’arrêt. L’âge en premier : les 18 à 30 ans présentent un risque 1,48 fois plus élevé par rapport aux patients de 45 à 60 ans. Le sexe compte également, les hommes étant plus enclins que les femmes à l’interruption (RR 1,12). L’état de santé préalable influencerait aussi l’adhésion. Les personnes ayant déjà utilisé des médicaments gastro-intestinaux (ce qui pourrait indiquer qu’elles sont plus vulnérables aux effets secondaires gastro-intestinaux indésirables courants signalés par les utilisateurs de GLP1-RA, tels que nausées, vomissements et diarrhées) étaient 9% plus susceptibles d’arrêter le sémaglutide au cours de la première année (RR 1,09). Les personnes ayant déjà consommé des médicaments psychiatriques (RR 1,12) également. Il en va de même pour celles présentant une maladie cardiovasculaire (RR 1,11) ou une comorbidité importante (RR 1,09). Enfin, les inégalités sociales pèsent : vivre dans une commune à faible revenu accroît de 14% le risque d’arrêt par rapport aux zones les plus favorisées. Cette étude en population met en lumière la difficulté de maintenir sur le long terme ce traitement de l’obésité, du fait de l’âge, des contraintes financières (300 euros par mois en France non remboursés) et des EI gastro-intestinaux.
Référence : A Mailhac et al. Discontinuation of semaglutide therapy for weight loss: population-based study of the first 77,310 users in Denmark Congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD), Vienne (15-19 septembre) Retrouvez l’abstract en ligne
Date de publication : 16 septembre 2025
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La moitié des patients arrêtent le sémaglutide avant un an