ARTICLE DU JOUR
Prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH : état des lieux en France

La lente diffusion de la PrEP aux groupes de population autres que les hommes homo et bisexuels des grandes métropoles se poursuit tout en restant limitée. A l’occasion du premier décembre, EPI-PHARE publie les données actualisées jusqu’au 30 juin 2022 du suivi de l’utilisation de l'emtricitabine/ténofovir disoproxil pour une prophylaxie pré‐exposition (PrEP) au VIH à partir des données du SNDS.

L’association emtricitabine et ténofovir disoproxil est autorisée depuis le 1er janvier 2016 et pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie dans la prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH chez les adultes et adolescents (à partir de 15 ans) à haut risque d’acquisition du VIH. Le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHARE (GIS ANSM-CNAM) assure un suivi annuel de l’évolution des personnes traitées pour une PrEP au VIH à partir des bases de données médico-administratives françaises.
Les chiffres actualisés font apparaître que, suite à l’infléchissement dans la dynamique de diffusion de la PrEP en France survenu en 2020 en lien avec l’épidémie de COVID-19, la reprise des initiations de PrEP esquissée au premier semestre 2021 s'est confirmée au second semestre 2021 et au premier semestre 2022.
Ainsi, fin juin 2022, le nombre total de personnes de 15 ans et plus ayant initié la PrEP en France a atteint 64.821, soit une augmentation de 39% par rapport à fin juin 2021. Le nombre de personnes ayant effectivement utilisé la PrEP est également en hausse au premier semestre 2022 par rapport à la même période de l’année précédente : 42.583 versus 30.376 au premier semestre 2021, soit une augmentation de 40% au cours de la dernière année.
Au cours de la dernière année, la proportion de femmes a légèrement augmenté, passant de 2% au premier semestre 2021 à 4% au premier semestre 2022.
Dans le contexte de l’élargissement de la primo-prescription de la PrEP à l’ensemble des prescripteurs mis en place depuis le 1er juin 2021, les initiations de PrEP prescrites en ville, en particulier par des médecins généralistes, ont très nettement augmenté au cours de la dernière année. 
La part des libéraux a augmenté pour les initiations 19% au 1er semestre 2021, 39% au second trimestre 2021 et 41% au premier semestre 2022. Pour les renouvellements ces proportions étaient de 26% ; 32% et 37%.
Cette part croissante laisse espérer une diffusion de la PrEP vers les populations encore mal couvertes et susceptibles de demander ou de se voir proposer la PrEP en plus de ce qui est offert dans le système spécialisé.

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