Hommes et infections urinaires : le nouveau guide SPILF-AFU à connaître
De nouvelles recommandations concernant la prise en charge des infections urinaires chez l’homme, par la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) avec l’Association française d’urologie (AFU), seront prochainement publiées. Elles étaient présentées oralement lors du 119e Congrès français d’urologie, du 19 au 22 novembre 2025 (Paris). Points clés.
Il y a des confirmations et des nouveautés dans les recommandations françaises SPILF-AFU concernant la prise en charge des infections urinaires chez l’homme.
En cas de rétention aiguë d’urine sans symptômes évocateurs d’infection urinaire ou de sepsis d’origine indéterminée, une évacuation des urines en urgence est préconisée. La réalisation d’un ECBU ou le traitement d’une colonisation urinaire ne sont pas indiqués.
Par ailleurs, la présence d’une bactériurie confirmée, associée à des signes généraux atypiques et sans signes de cystite, doit être considérée comme une bactériurie « de signification clinique indéterminée ».
En cas justement de bactériurie de signification clinique indéterminée et sans signes de sepsis, une simple surveillance clinique suffit. Exit la bandelette urinaire, chez l’homme, comme d’ailleurs chez la femme : elle n'est pas conseillée pour diagnostiquer les infections urinaires.
Un ECBU est en revanche nécessaire pour confirmer toute infection urinaire masculine avant de débuter une antibiothérapie.
Concernant la cystite aiguë, en antibiothérapie probabiliste, les experts privilégient fosfomycine-trométamol, nitrofurantoïne ou pivmecillinam (attendre l’ECBU si doute ou bonne tolérance des symptômes avant de commencer l’antibiotique).
Après documentation sur la sensibilité bactérienne, ils conseillent d’utiliser l’amoxicilline, la fosfomycine-trométamol, la nitrofurantoïne, le pivmecillinam ou le triméthoprime. Le traitement est de 7 jours, sauf fosfomycine-trométamol (3 doses à J1, J3 et J5).
Chez un patient ayant une prostatite ou une pyélonéphrite aiguë, un score clinique a été créé : chez un patient de plus de 65 ans présentant au moins trois des critères suivants (fièvre > 38°C, PAS < 100 bpm, saturation O₂ < 95%, troubles cognitifs), il existe un risque de progression vers le sepsis.
Sans signe de gravité, l’antibiothérapie probabiliste reste fondée sur les C3G et dépend du milieu d’initiation : hospitalier (céfotaxime ou ceftriaxone) ou ambulatoire (ceftriaxone, ciprofloxacine ou lévofloxacine).
Référence :
CFU 2025 « Pr Vallée : nouvelles recommandations sur les infections urinaires masculines » (19/11/25 ; EA 6 14.30)

