Migraine résistante : les bénéfices de l'eskétamine en monothérapie
En cas de migraine résistante à au moins deux antidépresseurs, l’eskétamine en spray nasal en monothérapie améliore les symptômes dépressifs par rapport à un placebo. Le bénéfice apparait dès le lendemain du traitement et se confirme après un mois. C’est ce que montre une étude parue dans JAMA Psychiatry qui élargit les options de prise en charge chez ces patients.
L'efficacité du spray nasal d'eskétamine chez les patients atteints de dépression résistante aux traitements est évaluée dans une étude de phase 4. L’objectif était de le comparer en monothérapie par rapport à un placebo pour réduire les symptômes dépressifs chez ces patients.
Cet essai randomisé a été mené en double aveugle dans 51 centres aux États-Unis. Les adultes atteints d'un trouble dépressif majeur (critères du DSM-5) sans troubles psychotiques et ayant présenté une réponse insuffisante (amélioration ≤25%) à deux antidépresseurs oraux ou plus au cours de l'épisode dépressif en cours étaient éligibles.
Après une période d’au moins deux semaines sans antidépresseur, 378 participants (61% de femmes) ont été randomisés selon un ratio de 1:1: 2 pour recevoir une dose fixe d’eskétamine intranasale (56 mg ou 84 mg) ou un placebo, deux fois par semaine pendant quatre semaines.
Le principal critère d’évaluation était l’évolution du score de l’échelle de dépression de Montgomery-Åsberg (MADRS) entre l’inclusion et le jour 28, et 24 heures après la première dose. Au jour 28, la différence moyenne entre l'eskétamine et le placebo était de −5,1 (−7,91 à −2,33) pour la dose de 56 mg et de −6,8 (−9,48 à −4,07) pour la dose de 84 mg. Les tailles d'effet observées étaient respectivement de 0,48 et 0,63 (p< 0,001).
Au jour 2, la différence entre les groupes était significative pour les deux doses d'eskétamine : −3,8 (−6,3 à −1,2 ; p = 0,004) pour 56 mg et −3,4 (−5,9 à −1 ; p = 0,006) pour 84 mg. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sous traitement par eskétamine étaient des nausées (24,8%), dissociation (24,3%), étourdissements (21,7%) et céphalées (19%).
Référence :
Adam Janik et al.
Esketamine Monotherapy in Adults With Treatment-Resistant DepressionA Randomized Clinical Trial
JAMA Psychiatry, July 2, 2025
Retrouvez l’abstract en ligne